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L’injonction à l’innovation a totalement effacé la notion de progrès dont elle se considère le synonyme.
En effet, les discours sur l’innovation nous éloignent des objectifs du progrès qui consistent à inventer un autre monde.
L’innovation telle qu’elle est envisagée aujourd’hui, sert surtout à empêcher le délitement du monde actuel dont on sait qu’il est responsable de l’état de nos environnements. En brandissant l’étendard de la nouveauté, elle ne vise hélas qu’à conserver l’état des choses…
L’immédiateté des réponses, l’idée que le temps serait corrupteur, qu’il faut aller vite, nous éloigne paradoxalement des urgences essentielles auxquelles nous devons faire face et auxquelles nous devons apporter des réponses concrètes.
Même s’il y a des choses qui bougent avec le concept de zéro artificialisation nette (ZAN) inscrit dans la loi et de nouvelles manières de faire comme avec l’urbanisme tactique ou transitoire, nos imaginaires, nos manières de faire sont finalement peu résilientes.
Ces constats doivent avoir un impact très fort sur la façon de penser, de fabriquer, de penser et d’enseigner la ville, l’aménagement et l’urbanisme et l’aménagement !
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Les conditions des projets, l’évolution des gouvernances, les conditions de la commande, les moyens alloués ou le jeu des acteurs ont considérablement évolué depuis quelques années.
Par ailleurs, la montée des risques (inondations), l’émergence des crises sociales et politiques (les gilets jaunes), les crises sanitaires (la covid19), les crises environnementales (réchauffement climatique) déterminent de nouveaux horizons de projets dans un monde aux ressources limitées.
Si les phénomènes d’urbanisation ont amplement transformé le visage des villes et des territoires, les façons de les pratiquer et de les habiter, il s’agit désormais moins d’imaginer leurs extensions que de les conforter et de les réparer. Or nos territoires ruraux, périurbains et urbains sont peu adaptés à ces nouveaux défis.
Nous devons créer ensemble le chainon manquant entre le temps long de la planification et le temps court de l’intervention locale et investir dans de nouvelles représentations du futur en adaptant nos outils et nos méthodes aux singularités des contextes !